Comment bien nous préparer à sa visite, pour qu’il nous trouve quand il viendra, en train de veiller dans la prière, joyeux et vigilants ? Ces questions de saison (d’Avent), nous nous les posons chaque année en nous préparant à la visite de notre Seigneur qui est Venu, qui Vient, qui Reviendra.
Elles peuvent aussi, pour une part, nous inspirer alors que nous préparons la visite de Matthieu, notre évêque, notre grand frère qui vient nous encourager à vivre du Christ et à l’annoncer. Sa visite est une chance pour nous. À nous de savoir en faire une chance. Au-delà des questions d’organisation, comment disposer notre cœur ?
Ce que cette préparation de visite ne peut pas être, sous peine de nous faire crever : une fastidieuse énumération de tout ce qui existe, un compte-rendu exhaustif, une liste de nos activités et de nos gloires, le groupe ci a fait ci, le groupe ça a fait ça, ici c’est mieux qu’ailleurs, là bas moins bien qu’ici. Au diable les comptes rendus servant de comparatifs déguisés…
Sauf… évidemment l’exception confirme la règle pour ceux qui n’ont habituellement pas la parole, qu’on ne calcule pas, qu’on ne voit même pas… Eux, oui, qu’ils causent, qu’enfin on entende leur compte-rendu..
Hors cette exception, que jaillissent surtout nos soifs, nos rencontres, ce qui nous rend heureux ou nous met dans la bonne colère, la vie qui sourd partout, la vibration qui nous met en mouvement comme le chante Jean Ferrat :
Tout ce qui tremble et palpite
Tout ce qui lutte et se bat…
Aujourd’hui me monte aux lèvres
En cette fin de journée.
Ce jeune qui se prépare à un sacrement de l’initiation chrétienne, qui a loupé la plupart des rencontres que tu as péniblement programmées, jusqu’au jour où tu as enfin le temps de t’asseoir avec lui, et où tu entends enfin qu’il a fait comme il a pu pour rentrer dans tes cases avec sa vie compliquée, mais qu’en même temps il a au fond tout compris de l’essentiel.
Cette personne qui sort d’on ne sait où prendre un groupe de KT, se propose là où on n’attendait plus personne, malgré nos multiples appels infructueux, parce que pour elle c’est maintenant, c’est le moment, c’est mûr, c’est le temps pour le chef d’orchestre, Esprit Saint, de déclencher un nouveau mouvement accordé à son rythme et aux autres instruments.
Ces célébrations des funérailles pendant lesquelles, par-delà la souffrance, les amis, enfants, petits-enfants, nous livrent, qui une évocation du défunt digne des plus grands écrivains, qui des intentions de prière ciselées allant au plus profond, qui une interprétation ou une improvisation instrumentale habitées, bref la vie se dit, s’impose, transperce tout.
Ce travail commun porté par une passion commune de cette ville, de sa grande tradition intellectuelle et humaniste, du service des plus faibles, travail dans la passion partagé avec d’autres provenant d’autres Églises, d’autres religions ou sans religion, d’autres associations, d’autres chorales, ces liens multiples vécus réellement dans des vies associatives communes qui font monter au coeur du chrétien que tu es une action de grâce devant la révélation de l’ « humanité » : oui Père, Tu es le Dieu de tous, Ton Fils Jésus est le grand frère de tous, Votre Esprit habite au cœur de tous.
Père Dominique Doyhénart, curé
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